Un portrait est le récit d’un face à face, entre le modèle et l’objectif, dont le photographe serait le transcripteur .

Alphonsine, devant l’objectif, se pare d’une seconde peau qui déforme le visage pour mieux révèler et amplifier son intériorité.

Dans ses premiers autoportraits, elle utilisait du film alimentaire, fine membrane lui « collant à la peau’’, pour la transformer en un état larvaire, foétal.

Sortie de cette chrysalide, maintenant, elle se saisit d’un verre vide dont les rotondités optiques ajoutent un prisme nouveau, découvrant chez ses modèles un flux d’ émotions accentuées par des projections venant grimer les visages et renforcer les expressions comme le feraient les vapeurs d’alcool d’un vin inexistant.

Lucien Koza